Ce n’est clairement pas parce que vous avez fait des études dans le vin que vous avez l’âme de vigneron. Et ce n’est carrément pas parce que vous en avez marre de votre vie :
boulot dodo métro que faire du vin est fait pour vous !
La liberté de travailler dans le vin fait rêver. Même les stars s’offrent le luxe de produire leur propre Cuvée ! Mais bon, au-delà des compétences techniques et des connaissances pour devenir vigneron, il y a une question existentielle à se poser. Qui relève de l’engagement. En effet, le travail physique, les conditions climatiques et les réglementations imposent un mode de vie qui ne correspond pas à tout le monde. Je sais que :
ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !
Mais dealer en permanence avec Dame Nature et s’adapter tous les 4 matins aux nouvelles réglementations. Exige une capacité d'adaptation constante. Cependant, cette exigence, ainsi que la force et l’énergie nécessaire, peuvent mener à l’épuisement. Le vigneron fait face quotidiennement à une pression et un stress omniprésent, tant sur le plan physique que psychologique. C’est pourquoi pour réussir dans ce métier, soit vous provenez d’une famille de vignerons qui a toujours su surmonter les obstacles et tirer parti de sa résilience, soit vous disposez de ressources financières considérables. Bref, sans tune, cela ne sera pas du tout une partie de plaisir sur le long terme.
Les formations pour devenir vignerons et bénéficier de soutien financier
Les programmes de formation ne capturent pas toujours l'ensemble des défis et des exigences auxquels un vigneron est confronté sur le terrain. Et pourtant de nombreuses formations pour devenir vigneron sont disponibles pour tous les âges et les niveaux d’études. Ces formations facilitent l’obtention de soutiens financiers pour acheter un domaine viticole, voire s'installer. Toutefois, commencer son installation dans le secteur viticole avec des finances déjà en difficulté ne garantit pas la tranquillité d'esprit. Le stress financier dès le départ peut en effet poser des défis importants pour la gestion sereine et efficace de l’exploitation viticole. Et ça, c’est l’arbre qui cache la forêt ! Ahhhh, et aussi un point très important, les vignerons doivent maîtriser les compétences fondamentales telles que savoir lire, écrire et compter pour naviguer efficacement à travers les réglementations complexes et gérer les aspects financiers, sans quoi ils risquent des complications et des coûts imprévus.
Formations avec le diplôme du baccalauréat
Pour un Bac Pro : plusieurs options comme CGEVV (Conduite et Gestion de l’Exploitation Vitivinicole), TC (Technicien Conseil), et REA (Responsable d’Exploitation Agricole).
Pour un BTS : Formations spécifiques pour les métiers de la vigne et du vin comme le BTSA Viticulture-Oenologie par alternance de la MFR de Vayres (33).
Formations universitaires
Pour une licence professionnelle : par exemple, la licence pro QHSSE à l’Université Aix Marseille.
Pour une licences : à l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin à Dijon ou à l’Institut des Sciences de la Vigne et du Vin à Bordeaux.
Formations d’ingénieur et masters
Pour un diplôme d’ingénieur : L’Ensa Toulouse et l’École nationale supérieure des sciences agronomiques de Bordeaux Aquitaine.
Pour un Master professionnel : diverses options pour se spécialiser davantage dans la viticulture et l’œnologie.
Le travail du vigneron : physique et intense
La viticulture est une activité qui requiert une forme physique robuste. Les tâches quotidiennes sont ingrates même de nos jours malgré les évolutions technologiques. Quoi qu'on puisse en penser, vu de l'extérieur, la taille de la vigne ne fait pas partie des plus physiques. Et au quotidien, les conditions climatiques ne sont pas toujours des plus motivantes. L'entretien des installations demande un effort physique considérable sur la longueur. Les périodes de récolte, comme les vendanges, sont particulièrement exigeantes. Ces journées sont longues et intensives pour le vigneron. D'autant plus, qu'elles ne se ressemblent pas d’un millésime sur l’autre. Bien que les gestes puissent devenir routiniers, une vigilance constante est nécessaire. Et pourtant, pour l'être humain, les habitudes sont essentielles dans la gestion du travail quotidien en fournissant un cadre et en diminuant l'anxiété.
L’engagement personnel du vigneron : un mode de vie
Être vigneron transcende souvent le simple cadre professionnel pour devenir un véritable mode de vie. Ils investissent une part importante de leur temps et de leur énergie, souvent au détriment de leur temps personnel et familial.
Être patient
La viticulture est une activité qui demande une grande patience, car le processus de croissance de la vigne et de maturation des raisins prend plusieurs mois, voire des années. Le vin ne se fait pas en un jour, et la patience est essentielle pour obtenir des résultats de qualité. Alors que communément, on a l'habitude de dire qu'une entreprise si elle passe le cap des trois ans est sauvée. Dans la viticulture, 3 ans :
c'est le temps qu'il faut à un pied de vigne pour être rentable, entre sa plantation et sa récolte.
Être engagé à long terme
Les vignerons doivent avoir une vision claire de leurs objectifs à long terme, que ce soit en termes de qualité du vin, de développement du domaine ou de commercialisation.
Cette vision est le fil rouge qui guide leur engagement quotidien et leur permet de surmonter les difficultés.
Des sacrifices personnels
Si vous croyez pouvoir faire 8 heures par jour avec des RTT, détrompez vous, être vigneron n’est pas pour vous ! Même de nos jours, je connais très peu de propriétaires viticoles qui s’octroient ce luxe ainsi que celui de partir en vacances. Alors, c'est vrai, ils ont une liberté dans l’organisation de leur journée. Mais cet investissement est intensif et les exigences élevées du métier peuvent avoir des impacts sur la vie personnelle et familiale des vignerons. Les horaires irréguliers et les périodes de travail prolongées peuvent réduire le temps disponible pour les activités personnelles et familiales.
L'engagement au travail est donc souvent accompagné de sacrifices personnels+++++.
Le poids des conditions climatiques et leurs épreuves
Les vignes sont extrêmement sensibles aux conditions climatiques et des événements tels que le gel, la grêle et la sécheresse peuvent dévaster une récolte entière. Ces catastrophes naturelles ne sont pas seulement des défis logistiques, elles ont aussi un impact profond sur l'état émotionnel du vigneron. La perte d'une récolte à cause de conditions climatiques défavorables entraîne une frustration immense, une inquiétude quant à l’avenir et une lourde charge émotionnelle. L'effort pour gérer ces crises et tenter de limiter les dégâts peut mener à un stress intense et à une anxiété chronique, affectant gravement le bien-être du vigneron.
Étude de cas du vignoble d’Henri Cases et ses défis climatiques
Henri Cases, vigneron à Leuc (Aude), gère le Domaine Saint-Martin de 150 hectares. En mai 2024, une tempête de grêle a causé des dégâts importants sur ses vignes, ajoutant aux défis climatiques déjà rencontrés depuis 2018 (inondations, gel, sécheresse). Voir l’article sur Vitisphère : Vigneron, "on travaille comme des cons pour perdre de l’argent tous les jours" :
Impact répétitif : les événements climatiques ont continuellement perturbé les récoltes, entraînant des pertes financières importantes.
Frustration et stress : la perte constante des récoltes entraîne un stress énorme et un sentiment de découragement.
Difficultés financières : l’assurance récolte ne couvre pas entièrement les pertes, aggravant la situation économique du domaine.
Doute sur la transmission : Henri hésite à transmettre le domaine à ses enfants, craignant qu'ils héritent de dettes et d'une situation financière précaire.
Réduction de surface : pour alléger les coûts, il envisage d’arracher 10 à 20 hectares de vignes.
Assurances et soutien : Henri appelle à une réforme des assurances climatiques pour mieux couvrir les risques viticoles et soutenir les viticulteurs.
L’impact financier et émotionnel est profond et des réformes sont nécessaires pour assurer la viabilité future des exploitations viticoles.
Les réalités de l’assurance Viticole
Même avec une assurance, la situation des viticulteurs face aux risques climatiques comme le gel est complexe pour plusieurs raisons :
Les assurances peuvent être très chères, surtout pour les appellations prestigieuses. Les viticulteurs doivent souvent faire face à des coûts substantiels pour une couverture adéquate.
Les contrats d’assurance incluent souvent des seuils de perte élevés avant que les indemnités ne soient versées, ce qui peut les rendre moins utiles pour des événements de gel moins graves mais néanmoins destructeurs.
Les démarches pour obtenir et maintenir une assurance, comme mesurer les parcelles et estimer les récoltes, peuvent être compliquées et chronophages.
Les indemnisations ne sont pas immédiates, ce qui peut mettre les viticulteurs en difficulté financière en attendant les paiements.
Les contrats d’assurance ne sont pas toujours parfaitement adaptés aux risques spécifiques de chaque région, ce qui peut limiter leur efficacité.
La désillusion du métier de vigneron entre réglementations et normes
Si vous imaginez que le métier de vigneron consiste simplement à chevaucher un tracteur à travers vos vignes, en vous laissant porter par la beauté de vos coteaux, détrompez-vous !
La réalité est bien plus complexe.
La gestion du vin ne se limite pas à la commercialisation et à la communication de vos vins et de vos activités œnologiques. Bien que ces aspects demandent également du temps, de la formation et des efforts. Le véritable défi réside dans la réglementation stricte qui encadre l'ensemble du processus viticole. Si vous, vous êtes installé comme Jeune Agriculteur (JA), vous devrez vous conformer aux engagements associés pendant une décennie. Si vous êtes certifié en Agriculture Biologique (AB) et avez bénéficié d'aides à la conversion ou de subventions de la PAC, vous êtes soumis à des normes rigoureuses en matière de pratiques agricoles. De plus, être membre d'une Appellation d'Origine Contrôlée (AOC) implique des restrictions sévères : vous ne pouvez pas planter les cépages ou les porte-greffes de votre choix, malgré le fait que ces terres soient les vôtres et que vous en soyez le gestionnaire. La production de vin est donc fortement encadrée par des réglementations exigeantes concernant la production, l'étiquetage et la commercialisation.
Se conformer à ces normes peut non seulement être un processus complexe mais également onéreux.
En tant que vigneron, vous devez naviguer à travers un labyrinthe de règles spécifiques liées à chaque aspect de votre activité pour produire un vin qui respecte les standards imposés par votre AOC et d’autres régulations en vigueur.
Du temps de l’expérience et du soutien pour devenir vigneron
Pour développer la résilience, que ce soit dans le domaine viticole plusieurs qualités sont essentielles :
1. l'adaptabilité
2. la persévérance
3. la gestion du stress
4. la capacité d’apprentissage
5. la vision à long terme
6. l'optimisme
7. la compétence en résolution de problèmes
8. la remise en question
9. la flexibilité
10. la gestion du temps
En développant ces qualités, les vignerons peuvent renforcer leur résilience et ainsi mieux affronter les défis, ajuster leurs stratégies et rester fidèles à leurs objectifs à long terme.
En résumé, si vous êtes déjà au bord du gouffre, poète, épuisé ou en proie à des troubles dépressifs, il serait préférable de reconsidérer votre engagement.
Il est important pour les aspirants vignerons de bien évaluer ces aspects avant de se lancer dans cette carrière exigeante.
En réalité, le métier de vigneron demande plus qu'une simple passion pour le vin. Il exige une grande stabilité et un solide ancrage pour bâtir une carrière durable et épanouissante dans le monde exigeant de la viticulture.
Je suis Jenny, originaire de Nîmes et en Gironde depuis 1996. Après avoir co-fondé un domaine viticole bio en Entre-Deux-Mers, je suis devenue dégustatrice professionnelle indépendante et me suis spécialisée en rédaction web SEO pour l'industrie viticole. Mon objectif est d'aider les TPE et PME du secteur à éduquer leurs consommateurs avec des contenus uniques et optimisés pour le SEO, comblant le manque de contenu riche sur le vin en ligne. Contrairement aux publicités payantes, investir dans la rédaction SEO est une stratégie durable qui renforce la visibilité et la crédibilité des vignerons.
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